Michel Onfay au Collège Vauban

Le philosophe était l’invité de l’atelier philo de l’établissement hier après-midi.

Il a parlé de philosophie et de liberté.

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Le collège Vauban à Belfort est une saine bizarrerie dans la région et même certainement en France. Alors que la philosophie n’existe pas dans les programmes scolaires de la sixième à la troisième, il s’y est constitué depuis trois ans et autour du prof d’histoire-géo Laurent Desplancques, un atelier philo qui regroupe aujourd’hui une trentaine d’élèves de quatrième et de troisième. Les adolescents viennent parler de Diogène ou de Nietzsche en dehors de leurs heures de cours, comme on irait à un club de photo ou de macramé.

Hier, cette initiative a été récompensée d’une manière exceptionnelle puisque le philosophe, très médiatique en ce moment, Michel Onfray a fait un détour pour venir leur parler pendant près de deux heures.

Il leur a raconté son enfance, celle d’un fils d’ouvrier agricole, né dans une famille pauvre, sa rencontre avec les livres, sa découverte de la philosophie.

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La première idée avait été de l’inviter pour assister à une pièce de théâtre, « Le corps de mon père », qui est un de ses textes autobiographiques. Il a décliné, expliquant à la fois que c’est son œuvre préférée mais qu’il est trop douloureux de la relire ou de la voir jouer (son père est mort voici cinq ans).

Il a longuement parlé de la liberté, qui n’existe pas naturellement, qui se construit, par l’effort, l’étude, l’expérience, et grâce à ceux qui vous aident, en premier lieu les enseignants. L’athée a aussi évoqué les religions, l’islam mais pas seulement, mettant les religions sur le même plan dès lors qu’elles entendent supprimer le libre arbitre pour contrôler et faire croire que ce qui advient a été voulu par Dieu. Or le libre arbitre implique la responsabilité, dès lors que l’homme a le choix. « S’il y a du mal, ce sont les hommes qui sont responsables du mal », pas une divinité supérieure.

Pour Onfray, la différence, le débat, la capacité de réfléchir par soi-même sont nécessaires. Le philosophe n’est qu’un apprenti. S’il réussit, il deviendra un sage, mais cela, il ne le saura qu’à sa mort.

Au passage, Onfray a égratigné les médias, dont il dit qu’il faut se méfier mais où on le voit aussi beaucoup.

Philippe PIOT – Est Républicain