La philo s’invite au collège Vauban de Belfort en dehors des cours. L’atelier des philosophes qui fête ses dix ans d’existence réunit charque mardi jusqu’à 25 collégiens qui apprennent à réfléchir et débattre, “parfois contre soi- même”. Une chanson sur ces concepts nietzchéens est en chantier.
S’initier à la philo, dès le collège, à l’heure du déjeuner et de manière volontaire. C’est un rendez-vous original que propose depuis dix ans le collège Vauban de Belfort, tous les mardis, à la pause méridienne. Il s’agit de l’atelier des philosophes qui cartonne avec vingt-cinq élèves volontaires de classes de troisièmes et quatrièmes.
« A chaque séance, les collégiens apportent avec eux un mot sur lequel on philosophe pendant une heure », explique Laurent Desplancques, le prof d’histoire passionné de philo qui a initié cette démarche il y a dix ans déjà. « La peur, la confiance, le doute, la peine » ont été proposés.
« L’idée n’est pas de les préparer à la philo du lycée. Mais de faire de la philosophie simplement, les inciter à réfléchir et à débattre », ajoute Laurent Desplancques.
« Le fait d’exprimer ce que je pense m’a fait prendre confiance en moi », explique Lola. Cet autre collégien ajoute : « Ca aide à prendre la parole, sans jugement, car on réunit nos pensées pour en faire un débat et un sujet ». Ou encore Lila : «Dans un concours d’éloquence, cet atelier m’a permis de citer une phrase de Nietzsche (la vie sans musique est une erreur, une fatigue, un exil) qui a donné du sens à mon intervention ».
L’anti réseau social où l’on apprend à penser contre soi-même
Cet atelier philo est l’anti réseau social. « Respect de la parole et des arguments de l’autre. Et s’autoriser à penser contre soi-même. Argumenter contre soi-même, c’est se remettre en question. Dans une démocratie, c’est plutôt sain ». “Penser contre soi-même, c’est agrandir notre façon de penser” détaille ce collégien. Une autre ajoute : C’est savoir penser en dehors de nos avis Et comprendre les autres dans leurs avis”.
France Bleu Belfort – 01 04 24