L’art, matière première

Le lundi matin, à la Donation Jardot, centre d’art contemporain des musées de Belfort, les salles bruissent de mots d’élèves. En classe élémentaire, ils sont régulièrement pris en charge par une conseillère pédagogique spécialisée en arts plastiques. Au collège, ils découvrent le lieu avec leur professeur. Braque, Picasso, Matisse, la Donation est riche de grandes signatures et les élèves belfortains sont peu nombreux à avoir jamais poussé la porte en famille.

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Poursuite possible au lycée.

 C’est l’un des objectifs de l’histoire des arts, qui a intégré les programmes de l’Éducation nationale en 2010. Une matière qui « prend aujourd’hui sa vitesse de croisière », constate Véronique Elachmawi, professeur d’arts plastiques au collège Vauban à Belfort. Pourtant, la voir débouler dans les épreuves du brevet n’a pas toujours été vu d’un bon œil, notamment par les enseignants d’histoire-géographie qui regrettaient un empiétement sur leur programme. Mais l’histoire des arts est enseignée aujourd’hui de l’école élémentaire au lycée, avec l’obligation de la passer à l’oral du DNB.

Devant un jury composé de deux professeurs, dont au moins un fait partie du « noyau dur » de la discipline, enseignant les arts plastiques, l’histoire-géo, la musique ou le français, le candidat est jugé sur sa présence, sa maîtrise du français et sa capacité à réagir devant une œuvre sans verser uniquement dans la théorie. Ce qui sous-entend qu’il a acquis, au cours de sa scolarité, des connaissances ad hoc. « Un cahier d’histoire des arts les suit de la 6e à la 3e pour montrer ce qu’ils ont exploré durant leur cursus », ajoute Véronique Elachmawi qui est également professeur au lycée Courbet.

L’histoire des arts peut continuer à être pratiquée en seconde, en enseignement d’exploration sous l’intitulé « patrimoine », et en première et terminale en option facultative. « Nous y avons toujours le même état d’esprit, sortir des carcans scolaires, et aller hors les murs. On peut faire un véritable travail d’investigation autour d’une œuvre. » Les trois séries générales peuvent explorer cette voie quand elle est proposée « et les élèves sont souvent de bons profils qui rejoindront ensuite des classes prépas ou des écoles d’architecture ». Ceux qui veulent faire les Beaux-arts opteront davantage pour les Arts plastiques. La matière enseignée au collège leur permet en tout cas d’avoir acquis une certaine méthodologie pour analyser une œuvre sans appréhension.

Cette année dans son collège, Véronique Elachmawi a travaillé trois thèmes : le centenaire de la Première Guerre mondiale, dadaïsme et surréalisme, et la mise en scène du corps. Dans cet établissement, tous les élèves se construisent un « parcours artistique et culturel », avec des découvertes culturelles par niveau qu’ils peuvent approfondir l’année suivante. Au brevet, l’histoire des arts avoisine les 12,5, ce qui est de très bon augure. Cette matière ne s’inscrit donc plus en pointillés.

Karine FRELIN – Est Républicain