AKZAK

l’impatience d’une jeunesse reliée

AKZAK est la nouvelle création de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. 

Les jeunes danseurs qu’ils ont réunis sont pour la plupart originaires du continent africain : Burkina Faso, Égypte, Maroc, Tunisie. Ils forment un bloc de singularités entremêlées, inscrivant la pièce dans sa dimension politique, comme un catalyseur des notions d’hospitalité, de fraternité, de solidarité entre les peuples pour réactiver une « puissance d’imagination et d’écoute ». 

Pouvoir danser ensemble

Depuis près de trente ans, le parcours de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux s’est construit dans un dialogue Nords-Suds. 

Le duo de chorégraphes a créé des liens avec des structures émergentes en danses contemporaines. A Ouagadougou, avec les chorégraphes Salia Sanou et Seydou Boro, fondateurs du CDC La Termitière, ils ont créé les conditions pour construire VIAOUAGA, un partenariat en lien avec la formation Yeelen Don qui réunit une vingtaine de jeunes danseurs. De même au Maroc, avec le chorégraphe Taoufiq Izeddiou, créateur du festival On Marche et initiateur de la formation Al Mokhtabar (le laboratoire) devenue depuis Nafass (l’air, la respiration) à Marrakech. En Tunisie, ils sont en lien avec plusieurs figures comme Imed Jeamaa et Syhem Belkodja, mais aussi Marwen Errouine et les Journées chorégraphiques de Carthage qui participent à l’histoire de la danse contemporaine et en inventent la diversité. Tous connaissent des difficultés politiques et économiques à poursuivre leur œuvre et notamment à sortir de leur pays. Les jeunes interprètes africains sont souvent autodidactes, mènent de front plusieurs métiers et participent à des formations et ateliers en danse contemporaine.

Au rythme de l’un et du multiple

Si nous sommes faits d’une chair commune, la substance s’incarne en une kyrielle d’humanités. Alors dans la vague incessante du réel, vulnérables ou puissants, on se découvre, se dévoile, se heurte ou s’épouse. Comment répondre de cette multitude et des mouvements incessants qui la traversent ? AKZAK  vient du terme turc aksak qui signifie « à contretemps » dans la musique ottomane. Ici, le contretemps est à entendre au sens propre comme au sens figuré. Ce sont les identités multiples des chorégraphes et interprètes, autant de corps mâtinés de cultures aux potentiels singuliers. Le rythme est au cœur de cette nouvelle création ; le rythme des corps dansants et chantants le rythme de la lumière, le rythme de la musique créée en live par Xavier Desandre Navarre, percussionniste virtuose. Le rythme encore, celui du blast de lumière créant des images furtives ponctuant AKZAK, rappelant certaines réalités plus âpres en contrepoint de la dynamique collective.

En savoir plus

Hier soir avec les 65 et les 63, sont allés au spectacle Alzak, dans le cadre du partenariat avec Via Danse