Visite du nouveau Recteur de L’académie de Besançon

Le Nouveau recteur de l’académie de Besançon vient découvrir le collège vauban

Reportage France 3 Franche-Comté :

Reportage Est Républicain :

Belfort. Un petit comité d’accueil attendait hier Jean-François Chanet, nouveau recteur d’académie, nommé la veille à la place d’Eric Martin, devant le collège Vauban où devait être détaillée la carte de l’éducation prioritaire pour l’académie.

Le remplaçant d’Eric Martin a tout de suite été mis dans le vif du sujet puisque les enseignants de deux écoles d’Offemont, situées dans le quartier dit « sensible » de l’Arsot, sont venus montrer leur désappointement : leur établissement ne sera plus classé dans l’éducation prioritaire à la rentrée 2015.

C’est un des couacs dans la nouvelle carte : la maternelle Jean-Macé et l’élémentaire du Martinet sont les deux seules écoles isolées de l’académie de Besançon. Actuellement placées en réseau de réussite scolaire (RRS), elles ne sont pas rattachées à un collège de Réseau d’éducation prioritaire (REP), la nouvelle appellation de l’éducation prioritaire. D’où la crainte des enseignants de perdre les dispositions particulières attachées à l’éducation prioritaire : « Là où il reste des problèmes, nous allons les traiter sereinement au mieux des intérêts des enfants », a indiqué Jean-François Chanet qui a pris le temps, en arrivant au collège Vauban, d’aller à la rencontre des manifestants. Laurence Baulu, chargée de mission Éducation prioritaire au rectorat, a également promis qu’elle les rencontrerait. Eugène Krantz, inspecteur d’académie du Territoire de Belfort, a ajouté que « compte tenu de cette situation dans un quartier difficile, nous allons proposer une convention académique de maintien des moyens : accueil des 2 ans, encadrement renforcé maintenu, apport pour la formation des enseignants. »

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L’éducation prioritaire vue de Sciences Po

Le nouveau recteur, qui entame la découverte de la Franche-Comté et de ses problématiques éducatives, a déjà une idée de l’éducation prioritaire : cet universitaire de formation a présidé, à Sciences Po Paris, le jury de la filière d’entrée des conventions d’éducation prioritaire : « D’une dizaine de lycées, essentiellement de la banlieue nord de Paris, qui nous envoyaient des candidats, la convention concerne aujourd’hui plus d’une centaine d’établissements. L’éducation prioritaire permet de créer des dynamiques pour le reste de la communauté ».

Sur le terrain, la nouvelle carte franc-comtoise qui intronise quatre établissements en REP +, les collèges Denis-Diderot à Besançon, Lou-Blazer à Montbéliard, Anatole-France à Bethoncourt et Simone-Signoret à Belfort, et 14 collèges en REP (notre édition de mardi), se matérialisera notamment par un accueil systématique des moins de 3 ans et le dispositif « plus de maîtres que de classes » dans les écoles dépendant des REP. « Dans le second degré, une aide sera apportée en français, maths et anglais pour tous les élèves, avec un accompagnement pédagogique particulier pour les sixièmes », ajoute Eric Fardet, inspecteur d’académie de Haute-Saône chargé de l’éducation prioritaire au rectorat. « Une attention particulière sera apportée au travail sur le climat scolaire. »

Jean-Louis Tournut, principal du collège Diderot, dans le quartier de Planoise à Besançon, a expérimenté, en 2014, la formule Rep +. Cet établissement de 680 élèves, 2.500 avec les écoles du réseau, a multiplié les innovations, « notamment le temps pour les familles, un axe fort et recommandé par le rectorat ». En REP +, les enseignants vont se voir dégager du temps de formation et de concertation pour permettre d’échanger. Un prof de maths du collège Vauban, présent à la rencontre, résume finalement cette nouvelle philosophie : « Nous n’avons pas d’autre choix que d’avoir des réflexes face aux élèves en difficulté!» L’objectif, à moyen terme, sera de les institutionnaliser…

Karine FRELIN – Est Républicain