Le premier café où l’on pense…

On avait laissé les 3e de l’Atelier philo du collège Vauban l’année dernière sur la place d’Armes, en train d’inviter les passants, juste avant leur brevet, à quelques instants de réflexion.

La rentrée les a éparpillés dans les trois lycées de Belfort mais ils n’ont pas oublié ce que leur a raconté, durant deux ans, Laurent Desplancques, professeur d’histoire-géographie au collège qui mène un atelier philo expérimental auprès des 4e et 3e.

Durant plus d’une heure, adultes et adolescents ont réfléchi ensemble aux « utopies d’hier et d’aujourd’hui face au nihilisme de notre époque ». Vivifiant ! Photo ER
Durant plus d’une heure, adultes et adolescents ont réfléchi ensemble aux « utopies d’hier et d’aujourd’hui face au nihilisme de notre époque ». Vivifiant ! Photo ER

 

Vendredi soir, il a pris l’initiative de lancer le premier café philo hors-les-murs d’un établissement scolaire, au café Saint-Christophe, à destination des anciens élèves mais aussi de leurs aînés, dans la limite des places disponibles. « J’ai dû refuser des élèves et des profs qui voulaient y participer », se réjouit Laurent Desplancques dont l’objectif était de lancer un sujet et de débattre. En l’occurrence, il a été question d’utopie et de nihilisme, sur la base d’une interrogation : « Le futur n’est plus ce qu’il était ! A-t-il encore un avenir ? ».

Un exercice pas scolaire

Le plus dur étant de commencer, les jeunes ont lancé le sujet sur le film « Retour vers le futur », où l’avenir imaginé il y a trente ans n’est pas ressemblant à notre réalité. Très au fait des notions et des penseurs qu’ils ont abordés en 3e , les jeunes puisent dans les domaines du politique et du religieux et convergent vite autour de la notion de bonheur. Selon leur âge, ce dernier tourne autour de l’accomplissement par la richesse, la consommation, les avancées technologiques et médicales, d’autres l’imaginent davantage comme la quête de toute une vie. Chacun argumente avec pertinence et Laurent Desplancques qui les a prévenus au préalable que « vous avez le droit de donner votre avis, l’exercice n’est pas scolaire », relance et recadre un débat serein et sans jugement. Ces réflexions « en toute modestie », qui ont réuni une bonne quinzaine de penseurs vendredi, devraient se poursuivre, et même s’élargir, le mois prochain sur une autre question. Elle sera connue quelques jours à l’avance.

Karine FRELIN – Est Républicain